Les circuits courts à fond la caisse à Fonlabour

Les Tarnais, qui ont expérimenté la ferme en ville, dimanche, dans le parc du lycée Fonlabour, en sont revenus enchantés. Du gagnant gagnant pour les consommateurs, les agriculteurs et les étudiants.

Une peau qui croustille sur le barbecue, une odeur de vacances qui vous chatouille les narines, rien de tel pour titiller les papilles. Et elles sont aux aguets dans le parc du lycée Fonlabour. La Communauté d’agglomération de l’Albigeois et la Chambre de l’agriculture ont réuni là une bonne quarantaine de producteurs locaux, dimanche. Certains sont même venus avec leurs animaux pour le plus grand régal des tout-petits. D’autant avec les cageots remplis des produits de leur ferme. Du producteur au consommateur.

Exactement ce dont Blandine Thuel rêvait lorsqu’elle a soumis la proposition au bureau communautaire de l’Agglo, en mars dernier. «Les producteurs laitiers, et pas seulement eux, traversaient de graves difficultés à ce moment-là. Le but, c’était d’amener les Albigeois vers les circuits courts.» Et c’est réussi. Svitlana et Frédéric ne tiennent pas leur stock de poulets, des poulets qui ont passé leur vie à «galoper dehors, à Cahuzac. 14 semaines minimum, sourit Svitlana. Et 20 semaines pour les plus gros.»

Sébastien Ezanic, lui, est plus intéressé par les pommes que Sarah et Max chouchoutent à Rabastens. Il a repéré le clin d’œil aux professionnels sur le panneau.

Des produits locaux pour le food truck breton

«Je lance un food truck de spécialités bretonnes, le 2 novembre. Et je cherche des petites bouteilles de jus de pomme à intégrer au menu.» Il tombe bien, Sarah a des 25 cl à lui faire goûter. Il déguste. «Excellent.» Il en commande 50. Sébastien a aussi goûté le miel de Saint-Julien-de-Gaulène, «très bon». Il ne pouvait pas trouver meilleur endroit pour dénicher les petits producteurs qui lui manquaient. «Ce genre de manifestation, c’est génial pour ça. On discute avec eux en direct. Et pour les enfants, c’est que du bonheur.» De quoi regonfler le moral des producteurs… et des étudiants du lycée Fonlabour, heureux de voir qu’il y a un avenir dans l’agriculture. Tous s’essaient d’ailleurs à la vente directe au cours de leur formation, avec Ô Saveurs Paysannes. Alors, des journées comme celle-là, forcément, ils savourent.

Des producteurs qui s’y retrouvent

Stéphanie a repris l’exploitation familiale, qui livre ses fromages de chèvre et de brebis depuis 35 ans sur les marchés du département. À Saint-Antonin-de-Lacalm, elle a ajouté une autre corde à son arc : le porc bio. «Les gens réservent les colis et on en livre une quinzaine en main propre au marché couvert, à Albi, ou vers le Stadium face à Morin Marée. Les gens sont très contents. Ils peuvent venir à la ferme voir les cochons qui vivent avec les saisons, les glands, les châtaignes… On les nourrit avec les sous-produits du fromage et du pain de mon beau-frère.»

Béatrice Dillies

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